J’ai été condamné injustement. Avec le temps, je me suis fait à ma prison. Car avec le temps, tout s’apprivoise. J’ai surtout appris à vivre avec mes pensées. Mes souvenirs sont devenus mes amis. Mon univers ne tient qu’à eux. On vient parfois me visiter, mais mes visiteurs ont peu de choses à me dire. On ne sait pas comment s’y prendre avec moi et je les comprends. Je les imagine repartir perplexes. J’apprécie quand même leur attention. Je suis seul avec moi-même. J’ai tout le loisir de réfléchir à ce que j’ai fait et ce que j’aurais dû faire. Je pense à ce qu’était ma vie avant et j’en repasse constamment des épisodes. Même si j’ai des regrets, il est trop tard. Je dois accepter mon sort et attendre ma libération. Sortirai-je un jour de ce coma?