Où je vis, ce qu’on redoute le plus, c’est la lumière. Elle se fait parfois, on ne sait jamais quand. À chaque fois, l’un de nous disparaît. Parfois, c’est plusieurs d’entre nous qui disparaissons un à un dans un court laps de temps. Certains reviennent parfois, mais vidés d’une partie d’eux-mêmes. Certains ne reviennent jamais. Il sont souvent remplacés par d’autres, mais ce n’est pas pareil. Mon tour n’est jamais venu. Pas encore, mais qui sait.
Ça y est, la porte s’ouvre, la lumière se fait et l’atmosphère se réchauffe un peu. Nous nous regardons tous, anxieux, au bord de la crise de nerfs. Cette fois-ci, j’y passe. Je vais rejoindre la moutarde et le ketchup à l’extérieur du frigo, moi, la relish.